Cette page est la transcription des recherches que nous a laissées Maria DUTRUEL épouse de Joseph BUFFET

01 – Origine des Dutruel et souvenirs d’enfance à Chez Lorson
(Origines familiales, souvenirs de la maison, premiers ancêtres connus : André, Nicolas, Mayet)

02 – Nicolas Dutruel et l’acte d’albergement de 1766
(Contexte seigneurial, concessions, rôle du marquis de Lucinges)

03 – Copie de l’acte d’albergement de 1766
(Transcription du notaire : droits, redevances, vigne, conditions)

>>> Histoire de la Savoie par Paul Guichonnet >>>

04 – Installation de Nicolas à Chez Lorson et conditions de vie
(Choix de la propriété, légende familiale, travail pénible, reconstruction de la maison)

05 – Nicolas durant la Révolution et les troubles en Savoie
(Partisans du rattachement à la France, épidémies, occupations militaires)

06 – La vie paysanne à Chez Lorson au XVIIIe–XIXe siècle
(Culture variée, travaux agricoles, rôle des femmes, activités domestiques)

07 – La famille Mayet : sa descendance et le quotidien d’époque
(Enfants de Mayet, métiers, mesure anciennes, monnaie, vie matérielle)

08 – Pierre Dutruel : catastrophes et signalement (1837)
(Glissement de terrain, quête autorisée, signalement physique)

09 – Le transport de l’albergement au profit de M. Corbet (1838)
(Acte de cession du marquis, conditions financières)

10 – Rétrocession de l’albergement aux frères Dutruel (1841)
(Acte complet de 1841, remboursement, garanties)

11 – Les difficultés financières de Pierre et le départ de 1857 pour l’Argentine
(Dettes, convocations, fils en Crimée, grande migration vers l’Argentine)

12 – La vie des Dutruel en Argentine : s’installer, survivre, écrire
(Colonie Esperanza, lettres familiales, conditions de voyage et d’installation)

13 – Les lettres d’Argentine de François et Marie
(Affaires, demande d’aide, élevage, projets, familles et mariages)

14 – L’après-annexion (1860) et la vie à Chez Lorson
(Nouvelle monnaie française, disparition des redevances, corvées et entraide)

15 – Installation à Publier et vie familiale au début du XXe siècle
(Châtillon, ferme, café, corvées, vols, anecdotes locales)

16 – Famille Dutruel–Buffet : guerre, veuvage et générations suivantes
(Guerre 1939–45, déportation, vie des enfants et petits-enfants)

17 – Chez Lorson aujourd’hui : disparition du site et vestiges de Féternes
(Abandon du hameau, ruines du château, tilleul historique)

18 – Identité chablaisienne et fidélité aux ancêtres
(Patois, influences savoyardes, conclusion du récit)

19 – Les Dutruel d’Argentine retrouvés (années 1970)
(Renseignements, annuaires, familles de Rosario, Santa Fe et Cordoba)

20 – Descendance de la 3e génération Joseph Jean-Marie dit Mayet
(Enfants, mariages, branches familiales, cousins et lignées)

21 – Descendance de la 4e génération Pierre Dutruel (1795–1872)
(Enfants, départs en Argentine, Rolland, Echernier)

22 – Descendance de la 5e génération Joseph Dutruel (1828–1898)
(Branches paternelles, nombreuses lignées et mariages)

23 – Descendance de la 6e génération François Dutruel (1860–1939)
(Maria Buffet, ses frères et sœurs, familles associées)

24 – Descendance de la 7e génération Lucien Dutruel (1900–1972)
(Enfants, petits-enfants, lignées modernes)

25 – Descendance de la 8e génération Remy Dutruel (1934–)
(Branche aînée, enfants nés entre 1960 et 1969)

26 – Descendance de la 9e génération Michel Dutruel (1941–)
(Branche cadette, trois enfants : Géraldine, Yves, Benoît)

27 – Famille Collomb de St Paul
(Famille de la mère de Maria)

28 – Famille Lacroix
(Famille grand-mère de Maria côté paternel)

29 – Famille Bochaton St Paul
(Famille grand-mère de Maria côté maternelle)

30 – Famille Buffet
(Famille époux de Maria et épouse de son frère Lucien)

31 – Famille Paroisse
(Parents côté maternelle de Lucien et Alexandrine)

Arbre Synthétisé

01 – Origine des Dutruel et souvenirs d’enfance Chez Lorson

J’ai toujours regretté étant enfant de n’avoir pas connu mes grands-parents paternels. Ils sont morts à trois mois d’intervalle à 70 ans en 1898. Mes parents se sont mariés en 1899 et ont abandonné la maison de chez LORSON pour habiter “Chatillon” juste au-dessus sur la route du Plan Fayet construite depuis une douzaine d’années. Mon père a pu ainsi continuer à travailler la terre et avec mes frères et sœurs nous avons passé notre enfance à courir dans tous les sens chez LORSON. Nous allions dans la maison, la cuisine, le pèle, la grange, il y avait encore la basse du grenier, le rucher, le four, la conche, un petit ruisseau d’eau potable. Un jour, j’ai caressé un petit blaireau qui dormait dans un tronc d’arbre.

Comment ne pas évoquer nos grands-parents au milieu de tous ces souvenirs.
Et j’ai encore plus regretté à la mort de mon père de ne pas avoir été plus curieuse du passé. C’est pourquoi j’essaie de réunir sur ce papier mes souvenirs de nos ancêtres DUTRUEL de chez LORSON.

André le 1er du nom, de nous connu, originalité du Crêt Bouché, à la lisière de Larringes, Vinzier, St Paul, est né probablement aux environs de 1690, décédé avant 1766. Mon père nous disait que Dutruel de vers les Granges, Vinzier, Dutruel de Champanges, et les Dutruel de Vougron Féternes avaient la même origine, probablement par les frères d’André, Nicolas ou Mayet.

Nicolas 2ème du nom, fils d’André est né vers 1730 sur le territoire et paroisse de St Paul. C’est l’artiste de la famille, il faisait le violoneux dans les cortèges et les soirées. Un soir qu’il rentrait chez lui de chez LORSON, il s’est trouvé en présence de chiens sauvages ou de loups en leur distribuant son pain ; une bête s’étant trop approchée a fait vibrer son violon : aussitôt les chiens ont fait le geste de s’éloigner et notre ancêtre a continué sa route en jouant. Et depuis cette anecdote se transmettait de famille en famille.

Je dois dire aussi que les Dutruel étaient doués d’une force peu commune, il le fallait bien, la moindre charge leur passait sur le dos, que ce soit fruits, légumes, vendanges, foin, bois ; porter le blé au moulin du Maravant à la lisière de la commune de Marin. Il y avait bien la route gallo-romaine à plus d’un kilomètre, mais il fallait grimper une côte pour l’atteindre, je crois bien que même un bourricot n’aurait pas été d’un grand secours dans ce creux de vallon. Il n’y avait pour aller chez LORSON que des sentiers à talons.

02 – Nicolas Dutruel et l’acte d’albergement de 1766

Cette propriété de chez LORSON appartenait au noble et puissant seigneur de Féternes, au marquis de Lucinges et en 1766 en récompense des services rendus, a donné en albergement, pur, simple, perpétuel et irrévocable à honnête NICOLAS fils d’André DUTRUEL, contre cense et redevance soit 21 livres en argent, 2 quarterons d’huile de noix et le vin de la moitié d’une vigne, le tout rendu dans la cour du château à une date précise.

La copie de l’acte d’albergement et du bail étant en bien mauvais état, je l’ai recopiée et vous pourrez en prendre connaissance dans les pages suivantes.

D’après un extrait des mémoires et documents que l’académie Chablaisienne a bien voulu dactylographier et m’envoyer sur les seigneurs de Féternes, il semble que cette famille de Compeys dont PIERRE était le châtelain en 1203 a habité le château de Féternes de père en fils depuis cette date jusqu’au début du 18e siècle.

À ce moment il est probable que faute d’avoir un héritier direct, ce soit le marquis de Lucinges natif de la ville d’Annecy qui a dû hériter des titres des seigneurs, barons de Féternes par son mariage avec Marie Josephte de Compeys par contrat en 1723 et c’est ce marquis, messire François AMEDEE qui a donné en albergement chez LORSON à notre ancêtre NICOLAS.

03 – Copie de l’acte d’albergement de 1766

MAYET avait 8 ans quand son père a passé l’acte d’albergement.

L’an mil sept cent soixante-six et le dix-neuvième jour du mois de janvier avant midi à Féternes dans le château du dit lieu par devant moi notaire collégié, soussigné et en présence de témoins ci-bas nommés s’est en personne établi et constitué, illustre et puissant seigneur messire François AMEDE fils de feu noble et puissant seigneur messire François marié de Compeys natif de la ville d’Annecy habitant son château de Féternes, marquis de Lucinges, baron de Féternes en qualité de mari et constituaire général de Dame Marie Josephte de Compeys son épouse par contrat du trentième juillet mil sept cent vingt trois, reçu et rédigé par maître Dubouloz, notaire lequel par son plein gré pour lui et la dite dame de Compeys son épouse et les leurs a albergé ainsi que par le présent acte il alberge et remet à titre d’albergement pur, simple, perpétuel et irrévocable à honnête NICOLAS fils de feu ANDRE DUTRUEL natif du territoire et de la paroisse de St Paul et habitant celle du dit Féternes ici présent et acceptant pour lui et les siens à savoir les biens appelés chez LORSON situé derrière le territoire et paroisse du dit Féternes appartenant au dit seigneur albergataire et la dite dame son épouse constituant tant en vigne, jardin, maison, prés, broussailles que champs, inscrit sous les numéros mil cent et sept mil cent et huit, mil cent neuf, mil cent et dix, mil cent et onze, mil cent et douze, et mil cent et treize de la mappe du dit Féternes, contenant en tout 5 journaux cent huitante toises et cinq pieds, lesquels numéros et contenance m’ont été  donnés et indiqués par les parties fonds, fruits, droits, entrées, sorties, commodités, propriétés, appartenances et dépendances généralement quelconques, pour iceux dits biens sus albergés, par le dit albergataire et les siens, avoir, entretenir, jouir, grandir, progresser, disposer, vendre, aliéner, et dorénavant en faire à son plaisir et volonté, comme de son bien propre légitimement acquis desquels biens sus albergés le dit seigneur marquis de Lucinges albergateur s’est dévêtus d’eux, et a invêtu le dit DUTRUEL par bail et traditions.

La présente expédition écrite à ma prière par maître Jean Billiot et certifiée par l’insinuateur soussigné sincère et conforme à la minute déposée aux archives du Tabellion.

Evian le 2 NOVEMBRE 1833.

De la plume de moi dit notaire à la manière accoutumée avec due constitution du possessiore en tel cas requis et nécessaire en lui maintenant les dits biens sur albergés, loués, usagés, débrignés et évictionnés envers et contre tout, de tout troubles et molesties, de tout le passé jusqu’à l’heure présente et d’être tenus pour le regard à tous périls, évictions et garanties tant générale que particulière tant au petitoire qu’au possessoire sous la condition expresse que les dits biens ne pourront se diviser, non plus que la cense ci-après stipulée n’y faire dans iceux aucune dégradation et de ce fait le dit seigneur marquis de Lucinges albergateur savoir quant à la vigne à moitié fruits qu’il sera obligé de rendre et porter à ses frais annuellement en temps des vendanges à Féternes dans le château du dit lieu et quant aux autres biens sus albergés sous la cense et vente annuelle de vingt et une livres, dix sols, et deux quarterons d’huile de noix que le dit NICOLAS DUTRUEL ici à ses fins personnellement établis et constitués pour lui et les siens a promis et promet de payer annuellement et à perpétuité au dit seigneur marquis de Lucinges albergateur et à la dite dame Marie Josephte de Compeys son épouse et à aux leurs au jour et fête de St André apôtre de chaque année qui est le trentième du mois de novembre de chaque année à commencer par celui de l’année courante attendu que le présent albergement a commencé le premier du courant et qu’il jouira de la reprise de l’année courante pour ainsi continuer d’année en année à peine de tous dépens, dommages et intérêts sous l’obligation et constitution de tous les biens présents et futurs et spécialement les biens sus albergés qui demeurent spécialement et expréssément affectés et hypothéqués, toutes les charges qui peuvent être dues par les dits biens sus albergés, résultant dès ce jour à la charge du albergataire et encore sous réserves, conditions et adstrictions suivantes :

savoir que le dit albergantaire sera tenu et obligé de travailler et cultiver les dits biens en bon père de famille et iceux maintenir en bon état, de bien cultiver la dite vigne icelle rétablir et mettre en bon état lui ayant aux effets du dit seigneur albergateur fait rabais de dix livres d’introges à ce sujet et venant le dit albergateur à manquer de payer annuellement et au dit terme la susdite cense et ne pas satisfaire avec réserves, conditions et adstrictions ci-dessus, alors et au dit cas le présent albergement sera sensé, résolu, cassé, descindé, regardé comme non fait de nul effets pour avoir le tout ainsi convenu et attesté entre les dites parties qui ont promis et promettent d’avoir agréer et observer chacun en ce qui la concerne tout le contenu du présent acte et ne n’y contrevenir ni permettre et être en jugement ni dehors directement ni indirectement, le tout à peine de tout dépens dommages et intérêts l’obligation de constitution respectives de tous leurs biens présents et futurs renonçant à tout droit contraires et autres clauses requises fait et prononcés au dit lieu que dessus.

En présence du sieur Jean-Pierre Fridon et honnête François Deflon tous deux habitants du dit Féternes, témoins requis, les parties et le sieur Fridon ont signés et non les dits autres témoins pour être illettrés de la requête de moi dit notaire soussigné à ce recevoir requis.
Le présent est inséré aux feuillets quatorze et quinze de mon minutaire lequel contient deux pages et deux tiers d’une autre.
Signé, communaux notaire insinué à Evian le deux août dix sept cent soixante six.
Folio 195 aux droits payés à l’insinuateur Guillot de deux livres trois sols, neuf deniers.
Signé : D. REYMOND.

Histoire de la Savoie par Paul Guichonnet

Le système métrique décimal a été obligatoire dans le Duché de Savoie qu’en 1850.
Lorsque le cadastre a été fait en 1728, on a pris pour les mesures de longueur celle de Chambéry pour tout le Duché dont la base était le pied, 0,33 m, le pouce, 0,027 m, la toise, 12 pieds.

La surface d’un terrain se calculait pour le journal qui valait 29 ares 48 et contenait 400 toises carrées de 12 pieds carrés chacun.

La propriété de chez LORSON étant de 5 journaux, cent huitante toises et 5 pieds, il est facile d’en connaître la contenance.

04 – Installation de Nicolas à Chez Lorson et conditions de vie

Il était dans l’intérêt de nos ancêtres d’assurer une descendance directe, sans quoi, le seigneur reprenait son albergement. Faisant partie de la branche aînée, nous avons pour conserver cet albergement jusqu’à nos jours, si cela représentait un avantage à cette époque, aujourd’hui cela n’a plus aucune valeur.

Le marquis ayant donné à choisir à Nicolas entre deux propriétés, chez LORSON et l’autre au bord de la Dranse près de l’usine d’Armoy. La route des Alpes n’était pas encore construite, ni le pont de la douceur, NICOLAS a préféré chez LORSON. Voilà comment nos ancêtres natifs de St Paul sont devenus laboureurs à Féternes.

Le terrain étant très en pente, il n’était pas question d’utiliser des chars, des charrues, des bœufs ; le travail se faisait uniquement de la force du poignet et de l’échine d’après des méthodes millénaires.

Le fait d’avoir un albergement n’était pas une mauvaise affaire étant éloigné de la demeure du seigneur, ils étaient moins sous sa coupe et bénéficiaient d’une plus grande liberté après avoir payé leurs censes et redevances.

Je pense que nos ancêtres n’ont pas dû être trop malheureux chez LORSON. Ils avaient un travail très pénible c’est vrai, du fait qu’il fallait tout transporter à dos d’hommes, mais ils avaient de tout autour de la maison. Ils vivaient uniquement du produit de la terre, pour se nourrir, s’habiller et s’éclairer. La vie n’était pas plus facile ici où là et l’argent était rare et peu de possibilité d’en gagner.

Nous n’avons qu’un seul renseignement de notre premier ancêtre connu, c’est qu’il se nommait ANDRE et qu’il habitait sur la commune de St Paul, probablement né aux environs de 1690.

Mon frère René m’a donné une autre version sur NICOLAS pour cet albergement. Il parait que le marquis aurait eu une aventure avec une de ses employées et qu’il aurait proposé cet albergement de chez LORSON à NICOLAS à condition qu’il se marie avec cette servante.

Pour ma part, je n’accorde pas une grande confiance à cette version. Si cela est vrai, le seigneur marquis messire François AMEDE n’a guère été généreux avec le père nourricier de son rejeton naturel, s’il y en a eu une, il aurait pu s’en tenir d’après le contrat qu’a 4 mots, pur, simple, irrévocable et à perpétuité, sans y adjoindre toutes les causes à observer tel que trâguer avec une brinde sur le dos depuis chez LORSON jusque dans la cour du château le produit de la moitié d’une vigne plus 21 livres et 2 quarterons d’huile de noix.

Pour la fabrication de l’huile, il fallait se rendre à l’huilerie de Champanges. Il faut environ 12800 à 2 kilos de cerneaux pour un litre d’huile. Que représente 2 quarterons d’huile ?…

Je préfère croire que si NICOLAS a obtenu cet albergement c’est tout simplement parce que le marquis pouvait compter sur son honnêteté et sur son travail.

Quant à la maison de chez LORSON, bien avant le contrat de NICOLAS, elle n’était peut-être pas occupée. En ce temps-là, elle servait de refuge à une bande de pillards qui ravageaient tout aux alentours. Le marquis pour se débarrasser de ces vandales a chargé quelques hommes de Féternes pour décimer cette bande d’indésirables, et à la faveur de la nuit ont mis le feu à la maison et malheur à celui qui cherchait à s’enfuir, son compte était bon. Peut-être y a-t-il un rapport avec l’occupation espagnole en Chablais.

Comme cette terre de chez LORSON était bien exposée pour la vigne, le labourage, le marquis a fait reconstruire la maison que NICOLAS a peut-être déjà habitée avant le contrat. Mon frère Lucien m’a appris que l’emplacement de la maison où est né ANDRE au Crêt Bouché était encore bien visible au début du 20e siècle. Il est probable que ce village faisait partie du fief du Baron de Blonay puisque l’acte d’albergement nous apprend que NICOLAS est né sur le territoire et paroisse de St Paul. ANDRE est-il venu avec sa famille à Féternes, nous n’en savons rien.

05 – Nicolas durant la Révolution et les troubles en Savoie

Après tous ces événements, nous retrouvons NICOLAS installé dans son albergement en 1766 ; nous ne savons pas ni le nom de son épouse, ni le nombre de ses enfants. Il a dû travailler tranquillement sa terre, aidé par son fils JOSEPH JEAN-MARIE dit “MAYET”, jusqu’à la révolution française.

Le bruit de la révolte a dépassé la frontière, beaucoup de savoyards étaient partisans des nouvelles réformes de France. Un comité s’étant formé à Chambéry en vue du rattachement à la France en faisant table rase de tout ce qui pouvait rappeler la Savoie en rayant ce mot par le département du Mont-Blanc.

Il y a eu quelques assassinats, il était même question de monter un échafaud à Thonon. Beaucoup de seigneurs partirent, le Duc roi de Sardaigne étant lui-même dans cette ville. Puis il y a eu le passage des armées de Napoléon, sa gloire, ses victoires et aussi ses défaites, les autrichiens craignant son retour ont occupé la Savoie y compris le Chablais.

Le rattachement n’ayant pas eu lieu, a pris fin en 1814 avec le retour des us et coutumes de Savoie.

Avec tout ce va et vient de soldats, il y eu à Thonon une forte épidémie de typhus, les hôpitaux étaient pleins, il était même question d’agrandir le cimetière.

06 – La vie paysanne à Chez Lorson au XVIIIe–XIXe siècle

Nos ancêtres vivant uniquement du produit de la terre devaient pratiquer une culture variée. La vie de paysan chez LORSON était très pénible ; tout au long de l’année, il y avait assez de bois pour le chauffage ; mais le plus dur était de le porter près de la maison, celui destiné à la vente était dirigé vers la Dranse pour être flotté. Pour s’éclairer, ils avaient le “crézona”, petite lampe à huile, aussi un peu de culture de graines oléagineuses était nécessaire.

Le terrain à ensemencer étant en pente, il était indispensable de porter la terre du pied au sommet avec une hotte avant de labourer avec un foussoir. Comme engrais, porter le fumier par le même moyen.
Le travail de la vigne était l’objet de soins particulier, que chacun ait son d^. Le marquis pour sa table et l’albergataire pour sa bourse.
La vente de quelques barils de vin n’était pas à dédaigner car l’argent était rare et dur à gagner.

Un peu de culture de blé, d’orge, seigle, maïs, sarrasin assurant l’alimentation en farineux. La pomme de terre n’ayant été introduite qu’à la fin du 18e siècle. Nos ancêtres faisaient une grande consommation de légumes secs, pois, haricots, fèves, châtaignes etc…
Les foins, la moisson, la vendange occupaient tous les hommes de la famille.

La mère et les filles ne restaient pas inactives, elles avaient la charge de tout ce qui concernait la maison. La mère, la première levée pour donner à manger et traire les vaches, ensuite préparer le déjeuner (le thé, le café, le chocolat au goût de chacun n’était pas connu), c’était une assiette de soupe, un morceau de lard ou de la tomme, quelques fois un matafan, un pichet de cidre, et voilà la famille prête pour une nouvelle et dure journée.

La cuisine se faisait dans l’âtre à même le sol ; une grande marmite suspendue à une crémaillère, des poêles à long manche, de la vaisselle en terre cuite, des ustensiles en bois.

Il fallait chaque jour écrémer le lait de la veille, faire la tomme, le sérac, battre le beurre tous les 2 ou 3 jours. Avec le résidu nourrir les cochons, souvent c’était une truie et ses porcelets, donner la pitance à tous les autres animaux.

Pétrir et cuire le pain 2 fois par mois quand il n’y avait pas pénurie de farine.

Entre temps, aider aux travaux des champs, bêcher, sarcler, effeuiller et attacher la vigne, participer aux foins, moissons, vendanges, la récolte des fruits, tondre les moutons, carder et filer la laine.

La lessive se faisait 2 ou 3 fois par an avec un grand cuvier en bois, comme détergent de la cendre de bois et de la graisse “de coude”.

Il fallait aussi penser aux provisions pour l’hiver, engraisser les cochons, ramasser les légumes secs au fur et à mesure.

Il fallait aussi s’occuper des abeilles, battre la moisson avec un fléau, séparer la bourre du grain à l’aide d’un van, sorte de grande corbeille à deux poignées. Le plus costaud de la famille portait ce grain au moulin pour être transformé en farine, gruau, semoule.

Tout ce travail se faisait sans l’aide d’aucune machine. Faire la récolte des fruits à cidre, des noix pour l’huile, des châtaignes pour économiser le pain. Il ne fallait rien laisser perdre, et il restait encore bien du travail pour les longues journées d’hiver autour du crézoud.

Chaque paysan réservait aussi un coin de terre pour la culture du chanvre qui donnait bien du travail avant de pouvoir mettre un drap dans son lit et une chemise sur son dos. Après avoir semé, sarclé, coupé, c’était le rouissage, le broyage, le teillage. Ensuite les artisans peigneurs de chanvre préparaient ce textile pour les fileuses et enfin le tisserand qui tissaient cette toile de chanvre qui était très solide, puis venait la couturière et ses apprenties qui confectionnaient draps, chemises, torchons, sacs à farine… tout cousu main.
Une partie du chanvre servait aussi à faire des cordes, cordelettes, draps de corde (sorte de grands filets pour porter le foin).

07 – La famille Mayet : sa descendance et le quotidien d’époque

Avec MAYET nous avons un peu plus de détails ; nous savons qu’il a épousé Laurence Boujard de Féternes, qu’il a eu 6 enfants – 2 garçons, 4 filles –, l’aîné PIERRE (mon arrière-grand-père avait 28 ans quand sa mère est morte en 1823), le cadet François était cordonnier, il habitait Levaux ; 2 de ses filles étaient célibataires, Anne et Louise. Les deux autres se sont mariées Laurence avec Jean-Marie Cuillery de Féternes et Marie qui a épousé Louis Vuattoux d’Allinges. Laurence est la grand-mère de Mme Gavard et grand-mère de Mme Bonin de Publier. Ce qu’il faut déplorer de cette époque c’est le manque d’instruction, bien rares sont ceux qui avaient le privilège de savoir lire et écrire ; les ignorants se contentaient de faire une marque, généralement une croix en guise de signature.

Pour le calcul, c’était aussi compliqué. Pour une petite pièce de terre enclavée dans la propriété que MAYET a achetée en 1817 d’une contenance d’un quart et demi de sémature, mesure de Thonon, pour le prix de 60 livres neufs et cinquante centimes valeur de 11 et demi gros écus de France (relevé textuellement).

Un chêne abattu par MAYET en 1825 de tronc scié en deux dont le plus grand mesurait 23 pieds en longueur et 6 pieds de circonférence dans le milieu.

Les étoffes se mesuraient en aunes qui valaient 3 pieds 7 pouces, 10 lignes soit 1 mètre 188.

Les grains se mesuraient en quarterons différents d’un canton à l’autre : il fallait tant de quarterons pour une coupe. Souvent un terrain était évalué suivant le nombre de coupes que l’on pouvait y semer.

Les liquides se mesuraient en pots, demi-pots, barils.

La circulation monétaire dans le Duché était la Livre du Piémont qui se subdivise en 20 sols de 12 deniers chacun ; il y avait des pièces de 20 livres en or, des écus de 6 livres en argent et de la petite monnaie de cuivre.

08 – Pierre Dutruel : catastrophes et signalement (1837)

À la mort de MAYET c’est naturellement PIERRE qui lui a succédé, aidé par ses deux fils ; il faut croire qu’il était né sous une mauvaise étoile, une série de “tuiles” s’est abattue sur lui.

La première le 3 mai 1837, un orage, pluie, grêle a provoqué un glissement de terrain. Tout ensemencé, son travail du printemps s’est trouvé anéanti. Il a été autorisé à faire la quête dans la commune.

À défaut de photos, vous pourrez lire son signalement et l’autorisation par le syndic et le recteur.

Notre arrière-grand-père mesurait 5 pieds x 0.33 soit 1.65 m
2 pouces x 0.027 soit 0.054
une hauteur de 1,70 m

Signalement de PIERRE

Âge 42 ans, taille 5 pieds 2 pouces, cheveux châtains, front couvert, favoris châtains, yeux gris, nez aquilin, bouche petite, menton pointu, barbe rousse, teint coloré, figure ovale ayant une cicatrice à la joue gauche et une autre sur le menton du côté droit.

Nous soussignés Laurent Bechet syndic de la commune de Féternes en Chablais, certifions que dans la journée du trois mai, sur les cinq heures de l’après-midi, le sieur PIERRE DUTRUEL laboureur né et domicilié de cette commune dont le signalement est ci-contre, a perdu par l’effet d’une grande pluie accompagnée de grêle, une grande partie de son terrain qui a été entraîné dans la rivière de la Dranse.

Par cet événement était chargé de cinq enfants en bas âge le met dans le cas de recourir à la bienfaisance publique. C’est pourquoi nous lui avons délivré le présent.

Féternes le dix mai mil huit cent trente-sept.
Signé : Bechet Syndic

Attestation du recteur.

Le sus dit PIERRE, fils de JOSEPH DUTRUEL est véritablement digne de la compassion des gens charitables pour être à charge de 5 enfants et pour avoir fait une très grande perte le trois mai par une inondation subite qui a dévasté ce qu’il avait semé.

En foi de quoi JOSEPH (——-)
recteur de Féternes ce dix-neuf mai mil huit cent trente-sept.

09 – Le transport de l’albergement au profit de M. Corbet (1838)

En 1838, la deuxième tuile est aussi de taille. Si la vie des paysans était dure, il faut croire qu’elle n’était pas plus généreuse pour les seigneurs de cette époque.

Le marquis ayant besoin d’argent a fait un emprunt de 750 livres à un M. Corbet de Mégevette, rentier à Thonon. Le seigneur en s’engageant à rembourser le dit Corbet, a transporté l’acte d’albergement de NICOLAS, chargé par les frères DUTRUEL de rembourser le dit Corbet sur la cense et redevance dues au marquis. D’après un acte de 1842 la somme était remboursée par les frères DUTRUEL PIERRE et FRANÇOIS. Dans cette intervalle Mr Corbet a dû mourir, c’est son frère en rangeant ses papiers qui a trouvé les copies de l’acte de NICOLAS et les a faits parvenir aux frères DUTRUEL, sans cela nous n’avions aucune preuve de NICOLAS (pour chez LORSON).

Transport en faveur de Mr Corbet.

L’an mil huit cent trente-huit, le quatre janvier à Thonon dans mon étude à trois heures et demie après midi par devant Joseph Deruaz notaire royal soussigné de résidence à Thonon et les témoins ci-après nommés a comparu noble Hypollite feu noble Ignace de Regard, marquis de Lucinges et Féternes né et domicilié en son château de Féternes lequel de son plein gré cède et transporte du mieux que faire se peut avec toutes dues, maintenance requises à Mr Claude feu Jean François Corbet né à Mégevette, propriétaire rentier et marchand habitant Thonon ici présent les bénéfices d’un contrat d’albergement du dix-neuf janvier mil sept cent soixante-six.

Joseph Communaux notaire à Evian consenti par NICOLAS feu ANDRE DUTRUEL de Féternes sous la Cense et redevance annuelle de vingt et une livres dix sols de Savoie, deux quarterons d’huile de noix et la moitié d’une petite vigne désignée au dit albergement avec faculté au dit Mr Corbet d’exiger la dite cense annuelle, ainsi que le produit de la dite vigne, aux termes indiqués dans le dit contrat d’albergement au vu du notaire et des témoins, comme étant son subragé et c’est à commencer le premier décembre prochain. La présente cession est consentie pour la somme de sept cent cinquante livres neuves, que le dit noble marquis confesse avoir reçue du dit Mr Corbet, auquel il a passé quittance se réserve le dit noble marquis que pendant quatre ans il aura la faculté d’annuler le présent acte de la cession en restituant au dit Corbet la somme de sept cent cinquante livres neuves et les frais du présent, passé lequel délai le dit Mr Corbet sera entièrement aux droits du dit noble marquis en vertu du présent et c’est sans contredit.

Dont acte fait passer au dit lieu lu et prononcé en tout son contenu par moi notaire à ma haute et intelligible voix en présence des parties et des sieurs Joseph Randon né et domicilié du Lyaud et Pierre Jordan né à St Jean et habitant Thonon, majeurs et témoins requis pour les parties en présence desquels elles ont revu la note du présent acte. Les parties et témoins ont signés le présent acte écrit par moi en trois pages et demie de ma minute.

Signé : Joseph Deruaz.

Tenue d’insinuation
Insinué au bureau du tabellion de Thonon le premier février suivant sous les numéros deux cent quatre-vingt un, folio cinquante-trois, volume deuxième aux droits payés de onze livres septante centimes par M. Tappaz insinuateur :
Pour expédition conforme à la minute écrite par Pierre Jordan délivrée le 2 mars 1838.

10 – Rétrocession de l’albergement aux frères Dutruel (1841)

L’an dix-huit cent quarante et un et le 9 mars à Thonon dans mon étude à deux heures après midi, par devant Joseph Deruaz notaire royal soussigné de résidence à Thonon et les témoins ci-après a comparu Mr Claude feu Jean François Corbet né à Mégevette rentier habitant Thonon, lequel de son plein gré cède et transporte du mieux que faire se peut aux frères PIERRE et FRANÇOIS feu Joseph Marie DUTRUEL dit LORSON nés domiciliés de Féternes ici présents, le bénéfice d’un contrat d’albergement du dix-neuf janvier mil sept cent soixante-six…

Communaux, notaire à Evian consenti par NICOLAS feu ANDRE DUTRUEL leur grand-père sous la cense et redevance annuelle de vingt une livres dix sols de Savoie deux quarterons d’huile de noix et la moitié des fruits d’une vigne désignée au dit albergement pour en jouir en toute propriété comme de choses à eux appartenantes et ce dit jour.

La présente cession consentie pour le prix de mille livres neuves, que les frères DUTRUEL promettent de payer quatre cent livres le premier décembre prochain, quatre cent livres le premier décembre suivant avec intérêt et quant aux deux cent livres restantes le dit Mr Corbet charge les frères DUTRUEL de payer les deux cent livres neuves restantes à noble Hyppolite feu noble Ignace de Regard marquis de Féternes où il est né et domicilié lequel ici présent le départ au moyen  de la somme ci-dessus du bénéfice de (——-) qu’il s’était réservé dans le contrat du quatre janvier mil huit cent trente huit, reçu par moi insinue au bureau de cette ville le premier février suivant aux droits payés de onze livres septante centimes.

Tappaz insinuateur comme encore leur fait quittance de quelques frais à lui dus pour procès intentés au sujets du dit albergement qui restera éteint le dit procès dès ce jour et les frères DUTRUEL ont payé présentement la dite somme de deux cent livres au dit marquis de Féternes qui en passe quittance et pour le paiement des huit cent livres dues au dit Mr Corbet, ils agissent conjointement et solidairement avec les renonciations d’usage, clause que je leur ai expliqué et qu’ils ont déclaré comprendre se réservant le dit Mr Corbet jusqu’au payement.

Le bénéfice de l’inscription par lui prise au bureau de cette ville le cinq mars mil huit cent trente-huit, volume nonante sept, article cinquante-trois du registre d’inscription.

Dont acte fait, passé au dit lieu, lu et prononcé tout ce contenu par moi notaire à ma haute et intelligible voix en présence des parties et des sieurs Antoine feu André Bugnet né et domicilié à Féternes et Magnin Berger né à Burgendorf habitant en cette ville, témoins requis au vu desquelles parties de moi connues ont refusé la note du présent.

Les frères DUTRUEL et Bugnet ayant déclaré ne pouvoir écrire ont fait une marque et les autres parties ont signé le présent écrit par moi en quatre pages de ma minute.

Signé : Deruaz notaire

( —-) Le huit avril numéro neuf cent septante quatre folio 471 vol. 4, page vingt cinq livres quarante un centime (—-). Pour expédition conforme à la minute écrite par Claude Michel (—–) de cette ville par le verbal d’insinuation et expédition de moi délivrée le 24 avril 1841.

  1. (—–) terme illisible sur document d’origine.
11 – Les difficultés financières de Pierre et le départ de 1857 pour l’Argentine

À la suite de ces deux “tuiles”, PIERRE a eu bien des difficultés d’argent. Quand il avait 4 sous il en devait 8. En 1842, ce sont ses deux sœurs LAURENCE et MARIE qui le mettent en demeure de leur donner le douzième sur leurs droits de succession de leur père et mère décédés en 1823 et 1838 payable la moitié sur quatre ans et le restant sur 8 ans avec intérêt.

Puis, c’est le petit jeu de cache-cache avec les huissiers, lui présentant des requêtes du juge mage le convoquant à se rendre tel jour à telle heure dans la salle des audiences à Evian pour s’ouïr condamner à payer telle somme à tel négociant ou autre.

Les sommes n’étaient pas conséquentes, la plus importante ne dépassait pas 170 livres, la plus petite était de 10 livres restant dû sur le prix d’une vache achetée à la foire de la St Jean pour le prix de 300 livres.

Entre les années 1854–1856, son fils JOSEPH a été enrôlé pour la bataille de Crimée où il a reçu un coup de sabre, ce qui a valu à mon grand-père de recevoir des mains de Napoléon III la médaille commémorative de l’annexion de la Savoie à la France en 1860 lors de sa visite à Thonon.

En 1857, c’est la grande migration vers l’ARGENTINE ; et ils étaient nombreux de Féternes, Marin, Champanges, Larringes.

Son fils FRANCOIS et sa fille aînée MARIE son mari et ses 7 enfants en faisaient partie. Quelques-uns sont revenus faire un tour au pays mais nos oncles et tantes ne sont jamais revenus malgré leur désir.

Mon grand-père s’est marié avec Françoise Lacroix de Thieze, mon père est né en 1860.

PIERRE a vu mourir sa femme en 1866.

À la guerre de 1870–71, aucun DUTRUEL n’a été mobilisé. En 1872, c’est la mort de PIERRE.

12 – La vie des Dutruel en Argentine : s’installer, survivre, écrire

C’est vraiment une aventure que nos grands oncles et tante ont vécu en partant pour l’ARGENTINE en 1857.

Un pays dont ils ignoraient tout de la langue et des mœurs. On a peine à imaginer un tel voyage aujourd’hui. Si quelques-uns savaient écrire, la majorité était illettrée. C’est pourquoi nous n’avons pas de détails sur les conditions de leur voyage et le début de leur installation à SANTA FE, Colonie ESPERANZA, Province de ROSARIO.

Ils étaient à la merci de voisins, amis… pour donner de leurs nouvelles, ils parlaient d’abord affaires, et peu de détails sur la famille sinon que tous se portaient bien.

Nous connaissons que le nom de deux cousins, fils de notre tante MARIE : JOSEPH et CLAUDE.

C’est une compagnie suisse qui organisait ces migrations. Comment ont-ils rejoint le port d’embarquement et lequel ?

Les voyages étaient gratuits ou une faible participation, la compagnie ne réservant un pourcentage sur les premiers grains. Combien de temps a duré le voyage et dans quelle condition ?

Les hommes étaient peut-être soumis à quelques corvées, mais pour les femmes chargées de famille comme notre tante MARIE, le voyage a dû être plus que pénible.

En débarquant à RIO de la PLATA, ils n’étaient pas encore au bout de leur peine, ils avaient encore des kilomètres à faire pour arriver à ROSARIO.

13 – Les lettres d’Argentine de François et Marie

Notre oncle FRANCOIS s’est marié à la colonie avec une Echernier de Fêternes ; sa femme est morte en 1865 des suites de couches pour son troisième enfant, il a deux garçons et une fille.

Notre tante MARIE a perdu son mari quelque temps avant ; cela n’a pas dû être bien gai pour elle. Si ses aînés approchaient des 20 ans, les autres étaient encore bien jeunes. C’est par la lettre de FRANCOIS adressée de 1865 que nous avons ces détails.

C’est la seule d’ailleurs. Il demande aussi de chercher si une personne voulait venir tenir son ménage et soigner ses enfants ; elle serait bien venue, bien reçue, bien payée, qu’elle pourrait manger du beurre, de la tomme, du sérac, de la viande tous les jours, qu’il n’était pas à la misère, il avait une centaine de bêtes à cornes et l’année suivante il aurait une quarantaine de vaches laitières.
Les autres lettres sont adressées à son frère JOSEPH, il demande de faire estimer ou vendre sa part lui revenant de chez LORSON pour lui permettre de faire du négoce autour du bois pour les moulins à vapeur. Sa dernière lettre est de 1877. Il dit qu’il a reçu l’argent, que ses enfants se portent bien, qu’ils respirent la santé à plein poumon.

Notre tante MARIE a écrit en 1874, dit que ses enfants sont bientôt tous mariés. Le filleul de mon grand-père a marié une de Marin, Joseph Burnat, la nièce à Louis Floret dit Carré ; il n’habite plus avec sa mère, il est dans une colonie voisine à Entre Rios, il a trois enfants, tous se portent bien. Son fils Claude a marié une italienne et a aussi 3 enfants, il habite aussi une autre colonie.

Pour sa part de chez LORSON, elle aimerait avoir un fourneau avec un robinet pour avoir toujours de l’eau chaude pour faire son maté.

Pendant 3 années de suite ils ont eu une invasion de sauterelles comme quand il neige en Savoie ; ce qui cause de gros dégâts sur la campagne.
La dernière lettre datée de 1883 nous annonce la mort de son frère FRANCOIS, en 1881, qu’elle attend toujours le fourneau ; elle a bien souvent pensé à venir faire un tour au pays mais vu son âge elle y renonce.

C’est tout ce que nous savons de nos parents d’ARGENTINE.

14 – L’après-annexion (1860) et la vie à Chez Lorson

Du fait que depuis 1860 nous étions Français, il a fallu que les habitants se familiarisent avec les nouvelles lois de FRANCE et la nouvelle monnaie.

La circulation monétaire de France était en pièces d’or, 10, 20 et 100 francs, en pièces d’argent, 1, 2 et 5 francs ou écus, 50 centimes, en nickel, 25 centimes, en bronze 5 et 10 centimes et qui a eu cours jusqu’en 1918 à l’effigie de Napoléon.

La toise, le pied, le pouce ont fait place au mètre, décimètre, centimètre.

Les habitants n’étant plus sous la coupe des seigneurs, les censes et redevances ont disparu.

Il semble que sous la houlette de mon grand-père cela marchait plutôt droit. Je n’ai pas trouvé dans ses papiers des requêtes d’huissiers comme du temps de son père. Il a même acheté plusieurs pièces de terre, entre autres, la part de sa belle-sœur Champoury habitant Yvoire.

La maison de chez LORSON était un peu comme le manoir du bon DIEU. Il y avait beaucoup de passage, bien des personnes préféraient faire un crochet par chez Lorson. C’était l’occasion de part et d’autre de faire un brin de causette, en buvant un verre de maude (cidre).

À certaine période de l’année, il y avait pas mal de corvée : l’hiver porter la terre, le printemps, l’automne, le fumier. Ce travail se faisait avec une hotte que les hommes portaient sur le dos. Comme il y avait toujours à boire et à manger, il était facile de réunir 10 à 15 hommes qui venaient généralement chacun avec sa hotte pour aider à ces corvées.

Ce coin de chez LORSON se prêtait bien pour faire un peu de braconnage pour varier le menu.

Je signale ici une aventure qui est arrivée à ma grand-mère un matin en allant traire les vaches. Elle a trouvé l’écurie vide… Quelle émotion. Toute la maison debout pour les chercher la trace de la fuite ; il avait légèrement neigé et comme c’était la foire du Biot mon père a pris cette direction, mon oncle Félix se dirige sur Thonon pour la police.

Une vache était déjà vendue lorsque mon père est arrivé sur la foire… il a repris son bien pendant que le voleur remboursait l’acheteur. Comme c’était une habituée de la maison, habitant Thieze il n’a pas pu aller de sitôt rôder aux alentours de chez LORSON quêter un verre de maude ou de gniole (eau de vie).

Dans le courant de l’hiver, il avait aussi la corvée pour retirer la fibre du chanvre, pour casser les noix et les trier, pour faire l’huile, cela s’appelait faire une aucale.

On réunissait quelques hommes et femmes, surtout des jeunes et à la fin de la soirée cela donnait lieu à un petit divertissement de chants et danses.

Mon père a succédé dans la tradition, a continué de travailler sa terre depuis Châtillon. La maison commençait à tomber en ruines, nous étions quand même mieux sur la route du Plan Fayet. Ma mère gérait un petit débit de boissons qui nous aidait à vivre. Cette route nouvellement construite depuis une dizaine d’années était très passagère. Les charriages se faisaient avec des bœufs ou des chevaux qui marquaient un arrêt à Châtillon pour reposer les bêtes et rafraîchir les conducteurs. Les jours de foire, c’était les maquignons ; toute la semaine, c’était les marchands de vin, limonade, meunier etc…

15 – Installation à Publier et vie familiale au début du XXe siècle

Un service postal Thonon–Vinzier s’arrêtait aussi pour faire souffler les chevaux. À la guerre de 1914–18, mon père ayant atteint la limite d’âge, n’a pas été mobilisé. L’après-guerre, avec les premières automobiles qui passaient en coups de vent, a été le début du manque à gagner. Le service postal a été remplacé par un petit car et n’assurait que le service Thonon–Féternes. Ne s’arrêtant plus, notre mère a lâché le débit de boissons et, en 1928, mon frère a loué une ferme à Publier que nous avons habité en avril.

A Publier, nous avions comme voisin la famille Buffet originaire de Bonnevaux et par un double mariage en 1931, nous avons pris racine.

16 – Famille Dutruel–Buffet : guerre, veuvage et générations suivantes

Mon père est mort le jour de la passion en 1939. La même année, à l’automne, c’est la seconde guerre mondiale qui a été terrible par la déportation d’hommes et de femmes et même des enfants, de presque tous les pays d’Europe ou les morts se comptaient par millions dans les camps de concentration. Quand a moi, après 12 ans de mariage, j’ai vu partir mon mari arrêté par la Gestapo allemande le 13 septembre 1943 et déporté au camp de Bergen-Belsen où il est mort le 12 avril 1944.

Sa mère est morte le 19 octobre 1943 et je suis restée seule avec mes deux filleuls.

Le 1er mai 1944, c’est même mère qui nous a quittée. J’ai appris la mort de mon mari qu’à la Libération en 1945. N’ayant plus d’espoir de vivre à 4, il a fallu en prendre son parti et s’organise à vivre à 3 et cela n’a pas été sans sacrifices.

En décembre 1971, Lucien et Alexandrine ont fêté leurs 40 années de mariage entourés de leurs 5 enfants et 17 petits enfants.

Des neuf cousins restants de la septième génération, seul LUCIEN a transmis le nom. Mon frère LUCIEN, ma cousine BERTHE et moi-même, nous sommes les plus vieux DUTRUEL de la famille. Le poids des ans commence à peser lourdement sur nos épaules.

Ma sœur Lisette 1903, Félicien 1906, mon frère René 1907, Anna 1908, Luc et Henri 1910.

Sur la vingtaine de cousins de la huitième génération, seul REMY a transmis le nom et MICHEL, encore faudrait-il qu’il pose ses skis, bâtons, cordes et piolets pour se présenter devant M. le maire et M. le curé pour une nouvelle lignée de DUTRUEL de la branche cadette.

J’ai fait ce petit résumé à l’intention de mes petits-enfants Thierry, Patrick, Fabienne Legraien, Françoise et Corinne Bouze et mes nombreux petits neveux et nièces, tous de la neuvième génération, dont seul Joël porte le nom.

Quand tous ces enfants iront visiter le musée du Chablais à Thonon, verront-ils 4 monnaies romaines, denier d’argent datant d’avant Jésus-Christ, trouvés sur la commune de Champanges par LUCIEN DUTRUEL.

17 – Chez Lorson aujourd’hui : disparition du site et vestiges de Féternes

Aujourd’hui, après plus de 40 ans d’abandon, plus rien ne rappelle que cette terre de chez LORSON a été le berceau de 6 générations de DUTRUEL.

On connaît à peine l’emplacement de la maison, les ronces et les broussailles ont envahi les sentiers et ce chemin, on ne sait plus où passer. C’est devenu le paradis du gibier et aussi des bêtes rampantes. Même la maison de Chatillon a été rasée et, lorsque qu’il m’arrive d’emprunter cette route du Plan Fayet en voiture, c’est avec un petit serrement de cœur que je jette un coup d’œil à ce creux de chez LORSON.

Que reste-t-il de la splendeur des seigneurs marquis, pas grand-chose, une partie du mur et l’entrée du château où sont venus se greffer quelques logements par les habitants de Féternes le vieux, une petite chapelle romane, une pierre tombale marquant le cimetière et un tilleul presque 5 fois centenaire où nous allions jouer avec les enfants du village.

Que sont devenus les descendants du marquis ? soi-disant partis pour l’Italie. Peut-être reviennent-ils en simple touriste revoir le fief de leurs ancêtres.

18 – Identité chablaisienne et fidélité aux ancêtres

Je rappelle ici que chaque canton du Chablais avait son propre patois, mais que les papiers officiels étaient rédigés en français. Bien qu’au cours des siècles les chablaisiens ont été sous la domination des comtes puis des ducs de Savoie, devenu par la suite rois de Sicile, rois de Sardaigne et rois d’Italie nos ancêtres sont toujours restés chablaisiens et Savoisiens.

Après ce long regard sur le passé des DUTRUEL, je termine ce récit. J’espère que cela plaira d’avoir un aperçu de la vie et de l’époque où vivait chacun de nos ancêtres.

Maria DUTRUEL, veuve Joseph Buffet
à PUBLIER le 5 mars 1972

19 – Les Dutruel d’Argentine retrouvés (années 1970)

Le 3 novembre 1978

Avec la mort de LUC notre cousin, il n’y a plus de DUTRUEL–LORSON à Féternes. Seuls porteurs du nom sont REMY et MICHEL habitant Avuligoz–Publier (74).

Nous avons la certitude qu’il y a encore des DUTRUEL en ARGENTINE.
Deux jeunes argentins ayant gagné un concours sont venus visiter Paris en 1971. Après avoir dépensé l’argent de leur retour, ils ont dû chercher du travail ; ils ont dû chercher du travail pour pouvoir repartir dans leur pays.

Un beau matin, ils se sont trouvés au Palais d’Orsay avec notre cousine Anna Morand. Au cours de leur conversation, ils ont dit qu’ils étaient d’origine italienne, leur grand-père est né en Italie, mais leur père est né en Argentine et qu’ils habitaient ROSARIO.

De son côté Anna a dit qu’elle avait un oncle et une tante qui avait aussi émigré à ROSARIO, que son oncle s’appelait DUTRUEL. Les jeunes gens ont dit qu’ils connaissaient très bien le Docteur DUTRUEL de ROSARIO.

Un deuxième renseignement nous l’a confirmé. Le beau-frère de Berthe, M. Jacques Brouze, inspecteur des PTT à Paris a dû se rendre au grand central, et se trouvant dans la salle des annuaires téléphoniques du monde entier, a eu l’idée de consulter l’annuaire de ROSARIO et a trouvé au moins 5 DUTRUEL dont un est docteur.
À SANTA FE il y en avait 3 et à CORDOBA 2.

ROSARIO :
DUTRUEL
Alberto, médico 64081
Alberto 267577
JORGE 387087
JUAN 44932
JUANA 247036
NESTOR 41522

LA PLATA : Néant

CORDOBA :
DUTRUEL
Gaston 35857
JULIO 33254

SANTA FE :
DUTRUEL
Aquilino 45142
Lidia 31814

Liliana 40489

Elena G. Dutruel de Bortolotto
BV. LEHMANN 428
(2300) RAFAELA (SANTA FE)
Argentina

Susana Dutruel de MARSO
Centenario 1319
3283 San José
ENTRE RIOS
ARGENTINA

20 – Descendance de la 3e génération Joseph Jean-Marie dit Mayet

3ème JOSEPH JEAN-MARIE dit Mayet feu NICOLAS DUTRUEL
né vers 1760 Chez LORSON — décédé en 1838
son épouse Laurence Boujard de Féternes décédée en 1823

6 enfants

PIERRE NOTRE ARRIERE GRAND PERE
FRANCOIS dit Diojon, cordonnier habitant Levaux
2 fils connus
Mayet parti en argentine en 1857

Eugène, cordonnier à Levaux

  • 1er mariage
    • 1 fils connu Antoine a épousé Joséphine Echernier,
      • 2 enfants : 1 fils Eugène, célibataire décédé et une fille Angèle veuve Marcel Dutruel, 2 enfants
    • 2ème mariage
      • 3 enfants :
        • François et Félicie, célibataires décédés,
        • Rose épouse Marie Duffour, Levaux 3 enfants
          • Henri, célibataire
          • Berthe épouse Robert Echernier de Thieze, décédé en déportation 1945 2 fils Henri et Michel
          • Renée épouse Josephine décédé en déportation 1945, 1 fils Jean-Claude

ANNE et LOUISE : célibataires.

LAURENCE, son époux Jean Marie Cuillery de Féternes.

  • Ses enfants Justine, Julie, Louise, Marie-Anne, Marie
  • et Julien. Ce dernier est né à Allinges en 1843, à 22 ans, il a épousé une Paccot de Vinzier : 6 enfants.
    • Eugénie, Hyppolite (gendarme), Lucie.
    • Albertine et Rose ont épousé toutes des Béchet de Féternes.
    • Marie seule survivante née en 1889 épouse Gavard qui m’a donné ces renseignements.

Un Cuillery a épousé Constance Nesosy de Publier, 1 fille Joséphine épouse Bonon Ernest ; 3 enfants Noémi, Adrien, Paulette

MARIE épouse Louis Vuattoux d’Allinges seul descendant connu Mme Baisamy négociante à Thonon (décédée)

21 – Descendance de la 4e génération Pierre Dutruel (1795–1872)

4ème PIERRE feu MAYET DUTRUEL
né chez LORSON en 1795 décédé en 1872
Son épouse Josephte Echernier décédée en 1866
mariage le 4 juin 1822

5 enfants

  • JOSEPH notre grand-père
  • FRANCOIS a épousé une Echernier de Féternes à SANTA FE
    • 3 enfants,
      • 2 garçons nés en 1861 et 1865,
      • 1 fille née en 1863 en Argentine.
    • MARIE née le 19 mars 1823, a épousé André Rolland du Château Vieux le 13 janvier 1846 : 7 enfants
      • Francis et Marie plus ses 7 enfants sont partis en Argentine en 1857
        Voici leur adresse : Santa Fé colonie Espéranza province de ROSARIO
        République ARGENTINE
      • Jean Jules Rolland : 27 – 12. 1847
      • Victor Emmanuel Rolland : 11. 12. 1849
      • Jeannette Rolland : 18 – 5. 1852
      • Jeannette Rolland : 11. 8. 1854
    • MARIE FRANCOISE épouse Jean Echernier du chateau vieux 7 enfants :
      petits enfants : seul connue Madeleine Caddoux fille de Clémentine

ANTOINE né le 18 mars 1838, décédé en 1873

22 – Descendance de la 5e génération Joseph Dutruel (1828–1898)

5ème JOSEPH feu PIERRE DUTRUEL
né chez LORSON en 1828, décédé 1898
son épouse Françoise Lacroix de Thieze décédée 1898.

4 enfants :

FRANCOIS NOTRE PÈRE

FELICITE décédée en 1934 époux François Mermet, minotier à Sciez, 2 garçons

  • Lucien 1893 épouse Marie Pellet de Sciez,
    • 1 fille Lucienne née en 1920 épouse Berthoud Gérard, Abondance pas d’enfants.
  • Claude né en 1896 épouse Thérèse Chessel de Filey
    • 2 garçons René, célibataire et Armand marié 1 fils

AMELIE décédée en 1944 époux Jean-Marie Lacroix de Thieze (1948) : 2 garçons

  • Elie 1903 marié pas d’enfants habitant Montigny
  • Henri né en 1910 épouse Raymonde Chatelain habitant Thonon : 3 enfants
    • Gisèle,
    • Maryse,
    • Michel qui épouse Sylviane Bonnaz, 1 fils Lionel et 1 fille Delphine.

FELIX 1876–1956 épouse Félicie Echernier de Thieze. 4 garçons, 2 filles

  • Berthe épouse Ernest Burnet de Sciez ; 1 fille
    • Georgette, époux Francis Morel chevillet
      • 1 fille Danielle 1948,
      • 1 fils Alain 1953
    • Edmond célibataire
    • Félicien épouse Claire
      • 1 fille époux Callud habitant Paris
        • 2 filles Claire et Marie-Anne
      • Anna époux Morand Louis habitant Paris, pas d’enfants
      • Luc célibataire 1910–1977
      • Alexandre célibataire 1912–1951.

23 – Descendance de la 6e génération François Dutruel (1860–1939)

6ème FRANCOIS feu JOSEPH DUTRUEL
né chez LORSON le 5 septembre 1860, décédé à Publier en 1939 ;
a épousé Philomène Collomb née à St Paul le 30 septembre 1868 décédée à Publier en 1944.

4 enfants

LUCIEN 1900–1972

MARIA née en 1901 à Féternes épouse Joseph Buffet né à Bonnevaux en 1900 habitant Publier, arrêté par la Gestapo le 13 septembre 1943, déporté à Bergen-Belsen décédé le 14 avril 1944 : 2 filles :

  • Berthe 1933–1989 épouse André Brouze d’Anthy né en 1931 ; 2 filles,
    • Françoise 20 août 1966
    • Corinne 21 août 1969
  • Josette née en 1935 épouse Jacques Legraien de Normandie né à St Malo en 1933 ; 3 enfants,
    • Thierry 8 août 1958,
    • Patrick 9 mai 1960,
    • Fabienne 2 novembre 1962

LISETTE née en 1903 à Féternes épouse Jean Fillon né en 1900, de Thonon décédé en 1947 ; 3 enfants :

  • Jean né en 1933 épouse Huguette Lapierre née à Thonon habitant Rives ; 2 enfants,
    • Anne née en 1961
    • Philippe né en 1963
  • Roger né en 1938 instituteur
  • Lisette née en 1942.

RENE né en 1907 époux Esther Planchamp née en 1911 à Armoy habitant Thonon ; 2 filles,

  • Simone née en 1930 époux André Levent habitant Epinay S/Seine ; 2 enfants
    • Christiane a épousé Jacques Guillerod,
      • 1 fils Grégory 1er de la 10ème génération
    • Jacqueline née en 1934 époux Serge Beurel habitant Genevilliers, 1 fille Nathalie.

24 – Descendance de la 7e génération Lucien Dutruel (1900–1972)

7ème LUCIEN feu FRANCOIS DUTRUEL
Né le 19 février 1900 à Chatillon (Féternes), décédé en 1972 à Publier
son épouse Alexandrine Buffet née à Bonnevaux en 1897, décédée en1985 à Publier.

5 enfants

DENISE née le 2 mai 1933, son époux Jean Desjacques né en 1928 5 enfants :

  • Christian né en 1953,
  • Martine née le 16 mai 1955 son époux Didier Dutruel originaire de Bernex
    • 1 fille Aline née le 1er juillet 1976, 2ème de la 10e génération
    • 1 garçon Alexandre né le 21 avril 1979, 3ème de la 10e génération.
  • Catherine née en 1957 son époux Jacques Grandchamp
    • garçon François 25 janvier 1987
  • Valérie née le 4 août 1962 son époux Rachid Benoun ; 3 filles
    • Céline 1er août 1983,
    • Marie-Alexandrine 13 décembre 1986,
    • Perrine née 16 février 1990
    • Jean-Michel né le 19 décembre 1964.

RENEE née en 1935 son époux Marcel Tagand de Vacheresse né en 1934 ; 3 filles

  • Marie-Hélène née en 1962
  • Nelly née en 1964
  • Nadine née en 1965.

MONIQUE née en 1937 son époux Gérard Rosset ; 3 filles, 1 garçon

  • Françoise 1960
  • Sophie 1962
  • Nicole 1963
  • Laurent 1967.

Chez les Lorson - La 9ème génération - dans les année1980-1990
25 – Descendance de la 8e génération Remy Dutruel (1934–)

8ème REMY DUTRUEL feu LUCIEN,
Né à Publier en 1934
son épouse Geneviève Maurice née en 1936 à Champanges.

Branche aînée : 5 enfants

  • Joël 1960
  • Agnès 1961
  • Béatrice 1962
  • Jocelyne 1963
  • Christelle 1969

26 – Descendance de la 9e génération Michel Dutruel (1941–)

9ème génération MICHEL DUTRUEL
né en 1941 son épouse Annie Dutruel d’Evian

Branche cadette :
3 enfants :

  • Géraldine née 21–2–75
  • Yves né 19–2–77
  • Benoît né 2–8–79

Joël, Yves et Benoît sont les trois derniers pour continuer cette longue liste de DUTRUEL.

27 – Famille Collomb de St Paul

Famille de notre mère PHILOMENE COLLOMB de St PAUL

Ses parents :

Jean Collomb né à St Paul en 1841 décédé en 1921
son épouse Marie Elise Bochaton née à St Paul en 1847 décédée en 1923

8 enfants :
1868–1944 Philomène notre mère, décédée à Publier
1871–1969 Lucie-Boujon à Féternes
1874–1904 Alice célibataire St Paul
1876–1953 Marie-Pittet Thonon
1878–1963 Lucien-Julie Fleury de St Paul
1881–1959 Rose-René Duffourd Thonon
1883–1937 Alfred célibataire St Paul
1887–1969 Françoise-Alfred Blanc St Paul
1891–1923 Jean-Adelaïde Fillion Armoy

Originaire du canton de Fribourg, la famille de Jean Collomb se compose de 2 tantes

  • Josephte et Véronique, décédée en 1906
  • et une autre tante mariée à St Symphorien; 1 fils Valentin.

Son père faisait le tisserand à Lyonnet, sa mère était probablement originaire de Vinzier ; étant restée paralysée à la naissance de son fils Jean, ce sont ses tantes qui l’ont élevé.

28 – Famille Lacroix

Famille FRANCOISE LACROIX dit ZAME
épouse JOSEPH DUTRUEL

Notre grand-mère côté paternel
Amed Lacroix son grand-père

Son père PIERRE décédé à Thieze en 1872
Sa mère Michele Grobel à Thieze 4 enfants
Ses frères et sœurs
François habitant Thieze décédé à Chatillon en 1902/3
Son épouse Philippine Cuillery mariée en 1868 décédée en 1870, sans héritier suite de couche
Françoise notre grand-mère
Suzanne son mari François Rampoury habitant Ivoire sans enfants
Julie, décédée en 1921, son mari Eugène Echeninier de Thieze, 1932, une fille Félicie mariée à son cousin Félix

29 – Famille Bochaton St Paul

FAMILLE MARIE ELISE BOCHATON de ST PAUL notre grand-mère maternelle

Son père Bochaton dit feton de Lyonnet
Sa mère née Blanc dit de place des Faverges

5 enfants

  • Marie-Elise épouse Jean Collomb
  • Lucie épouse Célestin Boujon de Féternes sans enfant
  • Jean, célibataire, a été tué et dévalisé entre Evian et St Paul
  • Henri menuisier, habitant a épousé sa cousine Rosalie Blanc Faverges
  • Placide son épouse née Cachat modiste

La famille Bochaton est native de Lyonnet.

La famille Blanc dit de place des Faverges se compose de 4 frères et sœurs :

  • 1 prêtre curé de Bernex
  • François vétérinaire à Faverges, grand-père d’Elie Blanc et ses sœurs enfants d’Edouard
  • Grand-père du curé d’Anthy
  • Grand-père de Julie et Reine Buttay filles de Rosalie et Henri Bochaton

30 – Famille Buffet

PIERRE BUFFET né à Bonnevaux en 1865 fils unique de Rose
FRANCOISE PAROISSE née à Bonnevaux en 1863 fille de Michel et de Françoise Dhabere

6 enfants

  • 1896–1971 — Rose-Philippe Delalex habitant à Marin, 3 enfants Anastasie-Michaud, 3 enfants ; Maurice célibataire, germaine-André Blanc 6
  • 1807–1985 Alexandrine-Lucien Dutruel, habitant Publier
  • 1900–1934 Joseph-Maria Dutruel
  • 1900–1937 Pierre célibataire
  • 1902–1932 François célibataire
  • 1903–1927 Michel célibataire

La famille de Buffet Pierre se compose de sa mère Rose ses tantes Marianne et Françoise son cousin Jean-Pierre et son oncle Jean Buffet.

31 – Famille Paroisse

Son père Michel Paroisse né à Bonnevaux décédé en 1900
Sa mère Françoise Dhabere née à Bonnevaux décédée en 1908

  • Ses frères et sœurs
    Marie Paroisse – André Favre-Ninas né à Bonnevaux 4 filles
    • Marie-Jean Cruz (1 fille Marie),
    • Rose (célibataire),
    • Alice-Louis Bel (1 fille Clarisse, 1 fils Louis),
    • Clarisse (célibataire)
  • Françoise épouse Buffet
  • Amélie – Jean Marie Cettour nés à Bonnevaux sans enfant
  • François – Rosalie Dhabere nés à Bonnevaux sans enfant
  • Alexandrine – François Buffet nés à Bonnevaux, 2 enfants :
    • Françoise – Pierre Theyssandier pas d’enfant
    • Jean Pierre – Alice 1 fille
  • Rosalie – François Favre-Nina nés à Bonnevaux, 3 filles :
    Delphine pas d’enfant
    • Isaline 3 enfants
    • Homblène 3 enfants
  • Michel-Angèle Paroisse nés à Bonnevaux, 1 fils André
  • Jean-Marie né à Bonnevaux habitant Paris, 1 fille Jeannette